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A DIEU, AMIRAL !

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A Dieu, Amiral !

AMIRALGUILLOUIl est des départs qui ne peuvent laisser indifférent. Celui de l’Amiral Jean GUILLOU est de ceux-là: de Toulon à Brest, de Jérusalem à Moscou, de partout ailleurs où il a laissé des proches, des amis ou des connaissances, son souvenir restera celui de l’image de la Fidélité, de toutes les fidélités. Fidélité à sa Foi, à l’Eglise catholique de toujours. FIdélité à sa Patrie, qu’il a servi dans la Marine Nationale, puis dans tous ses autres engagements. Fidélité à sa famille, à ses enfants et aux deux générations suivantes. Une famille de France, belle et grande.

Jean GUILLOU était tout d’abord un Breton, né le 20 mars 1915 à Nozay, il y a 99 ans ; près d’un siècle d’une vie aux multiples aventures qui ne pourraient toutes être racontées ici. Il était un ami proche de mon grand-père, le docteur Pierre NAVARRANNE, qui lui succédera après le docteur BROUSSOLLE à la présidence de l’Académie du Var, où ils partagèrent leurs derniers engagements "civils". Le "Toubib" voit ainsi partir son complice de toujours !

Officier de Marine, il servit la majeure partie de sa carrière dans les sous-marins. L’homme était discret, mais comme souvent dans ces cas, avec un caractère bien affirmé ! Il fut entre autres Commandant de la 1ère escadrille de sous-marins (1e ESM) au début des années 60, Commandant de l’école d’application militaire à l’énergie atomique de Cherbourg (de 1964 à 1967) ou encore Commandant du centre d’instruction naval (CIN) de Saint-Mandrier, de septembre 1967 à octobre 1968. Il quitta l’institution au grade de Vice amiral d’Escadre. Sa vie de service, elle, ne prit pas de retraite!

Il garda toujours un grand souvenir de son poste ONU au Proche-Orient, où il retourna souvent pour les liens particuliers qu’il conserva avec un monastère en Terre-Sainte. Il était aussi pour moi, tout jeune garçon de 10 ans, celui qui suivait sa Messe dominicale dans le rite traditionnel tantôt avec une traduction latin-anglais, tantôt russe ou chinoise. Ce polyglotte travailla ces langues multiples jusque il y a peu. Sa maîtrise de nombreuses autres matières était toute aussi probante ; il se donna même comme mission de me préparer aux mathématiques pour mon baccalauréat, sans grand succès hélas : Même les meilleurs professeurs ne peuvent changer les travers de leurs élèves !

L’homme était un marcheur ; les habitués de la Mître, son quartier à Toulon, le croisaient souvent à 90 ans largement consommés, partant pour ses rendez-vous académiques dans le centre-ville ou ses promenades au soleil. D’une culture immense, nombreux sont ceux qui se souviendront aussi de discussions enflammées. Il était aussi l’homme des grands voyages autour du monde; ses liens avec la Russie permirent par exemple le jumelage historique de Toulon avec Kronstadt en 1996, sous la municipalité de Jean-Marie LE CHEVALLIER.

Du plus profond de mon cœur, Amiral, je vous souhaite bon vent ! Vous retrouverez là-haut vos enfants partis avant vous. Et que votre exemple nous conduise, dans vos pas, à mener les bons combats sur terre pour y mériter le Ciel.  A Dieu !

36207Photo (© : MER ET MARINE – JEAN-LOUIS VENNE)

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