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Marine LE PEN dans la presse du Var

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Lu dans Var-Matin du 06 octobre 2010:

"FACE A LA REDACTION DE VAR-MATIN

 

Elle est sûre de ses succès à venir. A quatre mois du congrès de Tours, au cours duquel sera désigné le successeur de Jean-Marie Le Pen, Marine part grande favorite : elle a reçu le soutien de soixante-dix secrétaires départementaux et celui des principaux cadres du parti. La benjamine du clan Le Pen n’a aucun doute sur l’issue de la campagne, médiatique et de terrain, lancée il y a quelques semaines : elle écartera Bruno Gollnish, prendra la tête du Front national et sera adoubée par les militants pour porter les couleurs du FN à la présidentielle de 2012.Rencontre


Etre la fille de Jean-Marie Le Pen, est-ce vraiment un atout?
C’est évident. Il a fondé et dirigé le FN pendant quarante ans. Les militants sont attachés à son personnage, sa lucidité, son caractère visionnaire, son courage. Il est tout sauf népotiste, contrairement à ce qu’on fait croire. En revanche, pour moi, l’utilisation systématique du côté « fifille à son papa » est assez blessante. J’ai remarqué qu’on le faisait moins à Mme Aubry. On me le réserve!

Votre père est-il très présent au quotidien, à vos côtés ?
On se voit très régulièrement. Tous les matins, il passe me voir dans mon bureau.

Jouera-t-il un rôle dans votre éventuelle campagne présidentielle ?
Bien sûr. Je serais vraiment la dernière des idiotes si je me privais de quelqu’un qui a soixante ans de vie politique derrière lui et l’expérience de cinq campagnes présidentielles. Je prendrai des conseils auprès de lui. Il m’arrive de lui en demander, et souvent nous échangeons sur le fond politique.

Dans l’optique de la succession, que revendiquez-vous de votre père et que rejetez-vous?
Je ne suis pas assez orgueilleuse pour rejeter quoi que ce soit. Au FN comme dans l’Histoire de France, on prend tout ou on ne prend rien. Moi, je prends tout. Les maladresses, le côté glorieux, les immenses qualités.

Il vous est pourtant arrivé de prendre vos distances avec lui…
Bien sûr. Quand je ne suis pas d’accord, je le dis. J’ai mon caractère, ma vision des choses.

Le livre « Le testament du diable » révèle que Jean-Marie Le Pen et son ennemi d’alors Bernard Tapie se sont rencontrés et ont passé un accord en 1993. N’est-ce pas choquant ?

Tapie est venu demander que le FN maintienne son candidat au deuxième tour. Le Pen lui a répondu que sa politique était de maintenir ses candidats et lui a dit au revoir. C’est tout! Vous savez, les hommes politiques se rencontrent, parfois. M. Giscard-d’Estaing avait à l’époque envoyé quelqu’un à Jean-Marie Le Pen pour négocier ses voix au deuxième tour. Il s’est fait renvoyer sur les roses. D’autres, dont Chirac, l’ont fait. Ce qui est contestable, ce n’est pas de rencontrer quelqu’un, c’est de se compromettre, se laisser acheter.

Dans ce même livre, Jany Le Pen estime que vous êtes « trop ambitieuse »...
Jany n’a jamais rien voulu faire de sa vie. Elle n’a pas d’ambition, elle n’en a jamais eu. Ni familiale, ni professionnelle, ni personnelle… Pour ma part, j’ai une grande ambition devant moi, pour mon pays; j’aime mon peuple. Je mets ma vie en accord avec mes idées. Je suis une mère de famille avec trois enfants encore jeunes, et je fais le sacrifice de mon confort, de mes amis, de ma vie familiale, au service de cette ambition.

Pensez-vous la présidence du FN déjà acquise ?
Je n’envisage pas la défaite mais je ne crois pas du tout que ma victoire soit acquise. En revanche, à travers cette compétition interne, c’est une précampagne présidentielle qui se déroule. Il est en effet évident que le futur patron du Front national doit être et sera candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, beaucoup de Français sont conscients que les résultats de la présidentielle de 2012 peuvent être bien différents de ceux de 2007.

Pour Bruno Gollnisch, la messe est déjà dite ?
Bruno Gollnisch fait autant de déplacements que moi mais, c’est vrai, je suis mieux placée que lui. C’est comme au fooball. Si vous faites la passe à celui qui est loin de la lucarne, il a moins de chance de marquer le but. Je crois que je suis plus près de la lucarne.  Aujourd’hui, plus de 80 % des conseillers régionaux FN et près de 70 secrétaires départementaux se sont inscrits à mon comité de soutien. Si demain je suis élue à la tête du FN, il y aura stabilité de l’appareil et, bien entendu, Bruno Gollnisch aura une place à mes côtés.

L’appui de votre père ne vous handicape-t-il pas?
Avoir l’appui de celui qui a fondé le FN est un avantage. Il a fait le choix de celle qui peut élargir de la manière la plus importante l’audience du Front national et qui a aussi les qualités pour le diriger.

Les qualités pour être une bonne présidente du FN ?
Je connais très bien les rouages du FN. J’en connais aussi très bien les difficultés. Je me suis beaucoup investie auprès de mon père ces trois dernières années notamment pour tenter de régler les difficultés financières du mouvement. J’ai une autre qualité : je suis capable de prendre une décision, capable de trancher.

Qualités que Bruno Gollnisch n’a pas ?
Je pense que Bruno Gollnisch a plus de difficultés. Il a un aspect plus consensuel. De fait, il a beaucoup plus de mal à prendre une décision.

Que répondez-vous à vos opposants qui vous reprochent “ un alignement sur les valeurs de l’UMP ”?
Qu’ils se trompent toujours et c’est pour cela qu’ils se trouvent dans une cabine téléphonique. Je n’ai aucun point commun avec l’UMP. Je crois même être la meilleure opposante à Nicolas Sarkozy qui partage avec Martine Aubry les mêmes idées sur l’Europe et la politique monétaire. Des questions essentielles à mes yeux.

Si vous êtes élue en 2012, revenez - vous sur la réforme des retraites? Que proposez-vous?
On fixe la barre à 40 ans de cotisations et on permet une retraite à la carte. Si vous partez avec 40 annuités vous avez une retraite pleine, si vous partez avant vous avez moins, si vous partez après vous avez plus.

Vous condamnez la spéculation boursière, que ferez-vous?

L’idéal serait de taxer de façon très simple : si vous revendez dans les deux heures à la bourse, vous perdez 98 % de votre plus value, 70 % si vous attendez un peu, et ainsi de suite au fur et à mesure ou vous laissez votre investissement ou votre soutien à l’entreprise. C’était ça l’esprit de la bourse à l’origine.

Vous maintiendrez la protection sociale?

Oui, mais il faudra agir sur l’immigration. On ne pourra pas protéger en même temps nos vieux et les vieux des autres, nos pauvres et les pauvres des autres. Notre protection sociale est ainsi faite qu’elle ne survivra que si elle est nationale, et sans la prise en charge d’une population de plus en plus nombreuse sur notre territoire et qui ne peut pas subvenir à ses propres besoins.

C’est la préférence nationale…

Bien sûr. C’est le seul moyen de préserver notre protection sociale. Sinon elle disparaîtra. D’ailleurs elle a déjà commencé. Les soins accordés aux Français sont moins bien pris en charge que ceux accordés aux clandestins.

Quelles sont les solutions pour les banlieues ?
Il est nécessaire de rétablir l’autorité, démanteler les trafiquants de drogue.

C’est le discours de M. Sarkozy…
Oui, mais il ne le fait pas. Il faut reprendre la main et notamment en matière de renseignements pour traquer les trafiquants, gros et petits. Il faut donner des ordres aux policiers pour qu’ils appliquent la loi, et qu’ils n’aient plus peur. Aujourd’hui, l’Etat désarme moralement les policiers en leur donnant l’ordre de ne rien faire. Et il faut arrêter l’immigration. Plus les immigrés entrent, plus ils terminent dans les culs-de-sac des banlieues, alors qu’il n’y a pas d’emplois, pas de logements. Enfin il faut réintégrer immédiatement les 16000 postes de policiers et de gendarmes supprimés depuis 2002.

Considérer que l’immigration est la source de tous les maux ça fait un programme?
L’immigration est un des problèmes économiques importants, avec l’ultralibéralisme et le mondialisme qui disent qu’il ne doit y avoir aucun obstacle au commerce et que c’est la loi de la jungle qui doit tout écraser sur son passage : la loi, les valeurs, les traditions, les mœurs…

L’Europe n’est-elle pas une garantie face aux autres puissances, USA, Russie, Chine…

La preuve par l’échec : la zone euro a été la première à entrer en récession et elle est la dernière quasiment à ne pas en être sortie. Une addition de faiblesses ne fait pas une force.

Au pouvoir, le FN sort la France de l’Europe ?
Oui, pour qu’elle retrouve sa liberté monétaire et la maîtrise de ses frontières.

Une sortie totale ?
Sauf si l’Europe accepte de faire une Europe à la carte, si elle accepte d’admettre que les nations ont le droit de défendre leurs intérêts vitaux. Si progressivement on peut faire évoluer ce machin en une Europe des nations.

Comment pensez-vous changer l’image du FN ?

J’espère depuis 2002 apporter une plus value avec ce qu’incarne le prénom Marine dans tout l’aspect économique et social de notre programme. L’image a déjà énormément changé. Egalement dans l’esprit des électeurs UMP. C’est ce qui inquiète l’Elysée. Je mène une dédiabolisation dont je pense qu’elle n’est qu’une lutte contre l’injustice qui nous a été faite, même si parfois nous avons pu être maladroits.

Comment gouverner, puisque vous ne pouvez pas y aller seuls ?
Pourquoi  ?

C’est une utopie, aucun parti ne le peut, chacun ne fait-il pas des alliances ?
Je crois que c’est ça qui a tué notre pays et notre démocratie. Je pense qu’on gouverne avec le peuple et que celui-ci a été bien oublié dans les dernières années. Lorsque le peuple décide de vous mettre au pouvoir, il vous met au pouvoir. Je suis partisan de la proportionnelle intégrale qui permet de faire émerger la volonté majoritaire du peuple. Je ne crois pas qu’il faille passer par des alliances de partis pour accéder au pouvoir.

Des alliances de personnes ?
Il y a des individus qui rejoignent un parti politique, une dynamique, un projet, nous les accueillerons à bras ouverts.

Avec qui composeriez votre gouvernement, ferez-vous un shadow cabinet comme François Bayrou ?
On l’a fait avant, bien avant François Bayrou. Nous avons des professeurs d’université, des économistes, des avocats, de hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprises, même des journalistes. Il y en a beaucoup qui pour l’instant ont du mal à le dire parce que sinon ils seront fichus à la porte. 

Avez-vous déjà votre Premier ministre  ?
Non.

Il est dans vos rangs  ?
Oui. Probablement.

Vous prendriez Eric Besson  ?
Vous plaisantez !

Dominique de Villepin vous l’appelez  ?
Il n’est rien, ne pense rien, ne s’est jamais présenté à une élection.

Et Thierry Mariani, Eric Ciotti ?
Ce n’est pas moi qui vais les appeler, ce sont eux qui m’appelleront !

Est-ce que vous avez d’ores et déjà des appels du pied de l’UMP ?
Il y a beaucoup d’élus locaux qui nous contactent et qui sont plus proches de nos idées que de celles qui sont exprimées notamment par M. Besson."

 

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