INFORMATION OU PROPAGANDE ? (21/09/2013)

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Par Marc DESGORCES,

Chargé de Communication de la liste « Toulon Bleu Marine »


Nos boîtes aux lettres recueillent régulièrement des dépliants SITTOMAT. Apparemment pour encourager les citoyens à continuer leurs bonnes actions en matière de tri. Et les rassurer sur les efforts d’accompagnement déployés par le SITTOMAT pour l’environnement.

Var-Matin publie souvent des encarts publicitaires, en quadrichromie, demie ou pleine page. Apparemment pour le compte de l’annonceur SITTOMAT. Parfois en partageant l’annonce avec une municipalité, Toulon ou villes limitrophes. Souvent avec des communautés d’agglomération telles que TPM (Toulon-Provence-Méditerranée), Sud-Sainte-Baume ou Vallée du Gapeau.

Ces publicités coûteuses laissent à l’occasion voir le logo de Pizzorno Environnement. Apparemment il s’agit d’une société privée, pas d’une collectivité publique locale.

Apparemment donc, tout ce beau monde se ligue dans un but louable. Et ne lésine pas sur la communication. Qui peut aller contre le tri sélectif des ordures ? Qui peut ne pas être d’accord avec le respect de l’environnement ? Personne, apparemment.

Au même moment, la plupart des maires autour de la rade bénéficient d’articles chroniques dans Var-Matin. Qui sur la rentrée scolaire (elle s’est toujours très bien passée grâce à la municipalité sortante, merci). Qui sur les projets pharaoniques à long terme qui visent à développer le bien-être dans la ville (après 2014 ce sera le paradis, gratuit). Qui sur les fantastiques travaux d’amélioration en cours dans sa ville (tiens, ils ne sont pas finis… C’étaient des promesses électorales, pourtant). Souvent pleine page, avec titraille racoleuse, chapôs favorables, photos et infographie à l’appui. Le premier servi, à tout seigneur tout honneur, c’est bien sûr l’empereur Falco, au sommet du système. Mais les petits roitelets d’alentour, suzerains locaux zélés, ne sont pas oubliés par cette manne de communication. D’ailleurs, dans les pubs SITTOMAT, ils sont souvent cités et photographiés. La notoriété, c’est comme l’argent, ça n’a pas d’odeur, même pas celle des déchets. Apparemment, il s’agit d’information. Apparemment.

Sauf que chaque citoyen peut se demander pourquoi l’argent de ses impôts va dans des opérations de communication. Au lieu d’être mis au service du bon fonctionnement technique et administratif du service public. Si le SITTOMAT fait si bien son boulot, pourquoi a-t-il besoin de payer cher pour le faire savoir ?

Sauf que chaque citoyen peut douter de l’identité du véritable donneur d’ordre de ces insertions publicitaires. Un encart co-signé par une entreprise privée et des collectivités publiques constitue un curieux mélange des genres.

Sauf que chaque citoyen peut trouver amer de lire dans un prospectus ou une pub que son maire se vante en matière de ramassage des ordures ménagères. Alors que lui paye de plus en plus cher la taxe, tout en effectuant lui-même de plus en plus d’opérations de transport et de tri de ces ordures.

Sauf que chaque citoyen lecteur de son quotidien peut légitimement se demander pourquoi son média habituel ne parle que des projets de l’équipe sortante pour l’après-mars 2014. Jamais des propositions crédibles de ceux qui vont briguer la succession. Où serait, si l’on continuait ainsi, l’égalité de traitement médiatique, base de la démocratie politique ?

Sauf que chaque citoyen sensible à l’équité peut ne pas apprécier cette débauche de communication, juste avant et juste après le début de la période précédent les élections municipales de mars 2014. Moments où, dans l’esprit comme à la lettre, les dispositions concernant la propagande électorale et les comptes de campagne doivent être encore plus scrupuleusement respectées. Personne n’est à l’abri d’une réintégration de dépenses, laquelle viendrait sanctionner la déloyauté des moyens employés.

Une conception de l’information qui ressemble beaucoup à de la communication. Des publicités qui pourraient s’apparenter à de la propagande. Glissements sémantiques dangereux. Apparemment, on pratique la confusion « dans l’entourage de Monsieur Falco », selon la formule que le journal affectionne. Notamment quand il faut masquer un peu qu’il s’agit d’un article de commande. On ferait mieux, dans cet « entourage », d’être plus vigilant.

Quant à nous, liste « Toulon Bleu Marine » nous serons vigilants. Au nom et pour le compte des citoyens, électeurs toulonnais, qui ont droit à une information claire et à un débat loyal. Nous prenons l’engagement, dans ce domaine de la communication comme dans les autres, de l’honnêteté et de la transparence.

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